Little Simz – Lotus : renaissance, feu, et élégance

Mon voyage musical (et réel) de Nice à Milan pour célébrer l’un des albums les plus puissants de l’année

Lotus, le sixième disque de Little Simz, m’a frappé droit au cœur dès la première écoute. Un mélange de rage contenue, de grâce maîtrisée, et d’honnêteté brute. C’est un album qui sent la reconstruction, la renaissance — et le titre n’est pas un hasard : comme la fleur de lotus, Simz pousse dans la boue pour s’élever, éclatante.

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La rupture : après Inflo, la lumière

Ce disque marque un tournant.

Après trois albums produits main dans la main avec Inflo, l’architecte sonore de Sault (un de mes groupes préférés) et de Michael Kiwanuka, Little Simz a décidé de voler de ses propres ailes. Une séparation artistique — et personnelle — qui a fait couler beaucoup d’encre, notamment à cause d’un différend financier. Mais plutôt que de régler ses comptes dans la presse, elle le fait en musique, avec cette finesse et cette franchise qui la caractérisent.

Et quel résultat.

Lotus est une leçon de contrôle : énergie, émotion, et élégance. La production (signée Miles Clinton James) est plus organique, plus libre — des cordes, du funk, un peu de jazz, un soupçon d’afrobeat, et toujours cette base rap impeccablement ciselée.

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Un son vibrant, une écriture viscérale

Dès l’ouverture (“Thief”), on sent la tension, la colère qui gronde sous la surface. Sur “Flood”, la voix de Simz devient presque une arme. Puis viennent des morceaux plus introspectifs comme “Blue” (avec Sampha, forcément magique).

Ce que j’adore chez elle, c’est cette capacité à parler vrai sans se perdre dans la lourdeur. Elle raconte ses blessures, mais toujours avec dignité. Elle dénonce, mais elle danse aussi. “Young” en est le parfait exemple : lumineux, libérateur, presque espiègle.

Les arrangements sont d’une richesse rare : chaque instrument, chaque respiration semble pensé pour servir son récit. C’est un disque qui groove, mais qui respire — une vraie respiration dans le rap britannique actuel.

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Pourquoi Lotus est, pour moi, un des meilleurs albums de 2025

Parce qu’il est honnête.

Parce qu’il allie profondeur et plaisir d’écoute.

Parce qu’il prouve qu’on peut se reconstruire sans renier son passé.

Et surtout, parce qu’il montre une artiste en pleine maîtrise de son art.

Little Simz n’a plus rien à prouver — et pourtant, elle se réinvente.

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De Nice à Milan : pas d’hésitation, on fonce voir Little Simz en live

Quand j’ai appris qu’elle passait à Milan le 25 septembre 2025, je n’ai pas hésité une seconde : réservation d’une chambre, et réservation des billets, excitation. J’avais besoin de voir Lotus prendre vie sur scène.

Le concert avait lieu à l’Alcatraz, une salle mythique. Et dès les premières notes, la magie a opéré. Simz est entrée, silhouette sobre, lumière blanche, sourire discret. Et puis boom.

Le flow, la présence, la précision. Chaque mot claquait.

Le public milanais — ultra-chaleureux — vibrait à chaque refrain. Les morceaux de Lotus s’enchaînaient avec une puissance incroyable : “Flood”, “Blue”, “Young”… mais aussi quelques classiques revisités (Woman, Point and Kill).

Les critiques locales ont été unanimes :

    •    Rolling Stone Italia a parlé d’un concert “antidoto al piattume della fashion week” — un antidote à la fadeur ambiante.

    •    Rockol.it a titré : “Little Simz mette in scena la sua rinascita all’Alcatraz”, la renaissance sur scène.

Et c’est exactement ce que j’ai ressenti : une renaissance partagée.

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Une artiste à part

Little Simz réussit ce que peu d’artistes osent : être à la fois vulnérable et souveraine.

Lotus n’est pas un simple “album de rupture” — c’est un manifeste d’émancipation, un statement artistique.

Et sur scène, cette force devient presque palpable.

Elle ne fait pas de grandes tirades, elle ne surjoue pas : elle incarne.

Chaque morceau devient un chapitre de sa métamorphose.

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En guise de conclusion

Ce concert à Milan a été extraordinaire.

Lotus est, pour moi, le disque le plus fort, le plus sincère, et le plus élégant de 2025.

Il rappelle que la musique peut encore être un espace de guérison, d’affirmation, de beauté.

Alors si vous ne l’avez pas encore écouté :

mettez vos écouteurs, fermez les yeux, et laissez la fleur éclore.